Franchement, ça fait mal.
Je voudrai me déconnecter, ne plus être là....je ne suis pas.
Être n'est pas un verbe qui se conjugue à mon existence.
Je vis mais je ne suis pas, je ne suis plus, est ce que j'ai déjà été? C'est une bonne question.
Il y a maintenant trois ans de ça que je suis mort. Je ne suis qu'une coquille vide qui avance dans la vie.
Une marionnette, aux fils coupés, sans personne qui la dirige, les pieds plombés mais pourtant qui chavire au moindre vent. Je connais le minimum : rire, sourire, mentir, paraître [et ne pas être]
Je mens, je mens tellement, et sourire me fait de plus en plus mal quand je dois le faire. Le théâtre me manque, celui de ma vie ne convient-il pas?
Je suis là, je suis seul, je ferme les yeux et je ne vois rien, pas d'avenir....je meurs doucement, juste en me laissant porter par le flot de cette vie que je me suis juré de continuer...je ne mange pas, enfin pas assez du moins, je n'ai pas faim, je mange par politesse, je ne me fais même pas à manger, c'est tellement inutile à mes yeux que ça en deviendrait stupide, de toute façon cette nourriture n'a aucun goût alors à quoi bon[mon pantalon commence à glisser, je ne tiens pas dedans, si je cours il me tombe aux genoux]
Tout est sombre, tout ces mots ricochent dans ma tête, me donnent mal au crane, et si je regarde autour de moi dans le noir je vois ces choses de la vie mais je ne peux pas les toucher, je les sens seulement. Autour de moi et j'y suis étranger, je suis dans les limbes incapable de palper ces choses que je désire tant. Je n'arrive pas à dormir ces derniers temps. Je ferme les yeux et je me dis que demain ne vaut pas la peine d'être avec moi, je veux quitter ce corps que je hais, le laisser là et partir. J'en ai marre de me réveiller chaque jour à 5h10 du matin pour me dire que je devrai encore dormir un peu. Pour savoir ce qui m'attend ensuite.....la journée, sans but, encore une, faire ce que je fais d'habitude, me lever, aller en cours, être là, être tellement las.....pourquoi? pour qui? Rien ni personne ne m'attend.
Pourtant il y a une faible lueur d'espoir, elle est là, je la voie, elle a un nom, un visage, et elle m'échappe, elle reste loin de moi, elle m'évite, me fuie.
Pourquoi ça? Pourquoi moi? Qu'est ce que j'ai fait? Qu'est ce que je n'ai pas fait?
Que ne suis-je pas? Même si je sais que je ne suis rien ça me bouffe, me ronge le fond de l'âme......Mon âme.....elle est là, elle reste incomplète [trop souvent brisée?] je veux la donner, la laisser reposer dans les bras que j'aurais choisi. Je veux prétendre au bonheur.
Même si mon cerveau est mis hors d'état de me nuire par l'alcool ou l'herbe ça ne change rien, au contraire, hier encore je me suis vu en train de jubiler tout seul après avoir réfléchi à tout ça, heureux à m'en étouffer de rire parceque j'acceptai la réalité et le mal qu'elle me fait. Parceque je ne suis vraiment sûr de ce je désire du plus profond de mon âme qu'en ces moments. Je me rends compte de ma stupidité et je l'embrasse, je l'accepte parceque c'est ce que je suis. Je n'oublie pas, je n'oublie rien, je me charge de tout ce que je vis et j'avance avec, toujours plus lourd, toujours plus lent.

                   Je veux revenir en arrière...          
Let's come back to Yesterday